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jeudi 28 mars 2024
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A la Sacem, un nouveau directeur et des défis majeurs

Patrick Mathieu et son successeur Pierre Schott
Patrick Mathieu et son successeur Pierre Schott

« Personne ne vit de sa musique à Mayotte », déplorait la chanteuse Saandati dans nos colonnes l’année dernière. C’est à la Sacem¹, société coopérative « fondée par des artistes et pour les artistes » selon son directeur sortant Patrick Mathieu, de rémunérer les auteurs-compositeurs lorsque leurs créations sont diffusées quelque-part, que ce soit à la radio, dans l’avion ou lors d’une soirée dans un bar par exemple. La Sacem collecte des droits auprès des diffuseurs en fonction de leur diffusion -un coiffeur qui passe la radio dans son enseigne ne reverse pas les mêmes droits qu’une radio nationale par exemple- et en reverse 85% aux artistes. Les 15% restants étant ponctionnés en frais de gestion.
A Mayotte, cet organisme s’installe, lentement mais sûrement. D’abord en raison de sa jeunesse. « La Sacem a 160 ans, on est à la Réunion depuis 40 ans et à Mayotte depuis à peine 7 ou 8 ans » relativise M. Mathieu qui ne rougit pas du chemin parcouru. A Mayotte, la coopérative compte une soixantaine de sociétaires, et reverse quelque 40 000€ à ses artistes adhérents chaque année. C’est 25% de plus qu’en 2015. « Ça monte régulièrement quand on fait des permanences » explique le responsable, qui quitte l’Océan Indien fin décembre, pour une nouvelle vie en métropole. Toutefois des freins récurrents ont freiné la mission du directeur sortant. « Ça ne rentre pas dans les mœurs du jour au lendemain » explique-t-il. Pour que les artistes fassent les démarches et paient 150€ (une cotisation valable à vie, et jusqu’à 70 ans après la mort de l’auteur), encore faut-il qu’ils aient conscience de l’intérêt que la Sacem représente pour eux. « Une première étape vers la professionnalisation, lorsqu’ils touchent leur premier cachet, c’est souvent pour acheter une nouvelle guitare, du matériel. » D’autant qu’avec « la chute des ventes de disques, les droits d’auteurs deviennent une source de revenus de plus en plus importante dans la vie d’un artiste. »

Plus de permanences pour se faire connaître ici

Ensuite, le sortant regrette ce qu’il interprète comme une absence de « volonté politique forte » en faveur des artistes de Mayotte. En témoigne selon lui l’absence de salle de spectacle, de studio de répétition ou de centre de ressource. Des lacunes qui font de Mayotte une exception française.

Son successeur qui prendra ses fonctions au 1er janvier s’appelle Pierre Schott et arrive tout droit d’Alsace. Sa grande mission sera de poursuivre ce travail, pour faire connaître la Sacem, glaner des inscriptions afin que les auteurs mahorais soient rémunérés.

« Le défi sera d’augmenter nos permanences pour être davantage présents sur l’île », projette le nouveau responsable régional qui, basé à Saint-Denis à la Réunion, ne peut gérer les artistes Mahorais que de loin. « Dans le meilleur des mondes, nous aurions une permanence à Mayotte, mais ce n’est pas pour tout de suite. »
En attendant, il compte « travailler à une synergie avec les collectivités territoriales, car on manque ici de structuration. »

¹ https://www.sacem.fr/

Y.D.

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