29.8 C
Mamoudzou
jeudi 28 mars 2024
AccueilorangeInterco’ du nord: Dernière passe d’armes avant dissolution

Interco’ du nord: Dernière passe d’armes avant dissolution

Les mairies doivent mettre en place des plans de formation (Ici, la mairie de Bandraboua)
La mairie de Bandraboua, siège de la moribonde interco du nord

Il n’y a plus de doute à avoir: l’Interco du nord imaginée par le préfet Morsy fin 2015 ne verra pas le jour. Les dernières injonctions du maire de Koungou à ses collègues d’Acoua, de Bandraboua et de Mtsamboro n’ont fait que confirmer ce scénario inéluctable. Assani-Saindou Bamcolo a achevé de braquer les maires des 3 «petites» communes avec lesquels il est censé être lié dans une communauté depuis… le 1er janvier 2016.

Mais l’institution ne s’est jamais réunie et pour cause. Acoua, Bandraboua et Mtsamboro ont toujours refusé de désigner leurs conseillers communautaires. Dans un ultime bras de fer, lundi dernier, le maire de Koungou demandait aux 3 élus de désigner leurs représentants pour qu’ils assistent à une première session de l’interco’, à Koungou, le 13 février prochain.

Ce jeudi, les 3 destinataires de l’ultimatum ont envoyé Assani Saindou Bamcolo dans les cordes. Point par point, ils démontent ses arguments.

Convocation inexistante

D’abord, ils lui rappellent que le «maire de Koungou n’a pas la compétence pour convoquer le premier conseil de communauté». C’est au maire de la commune-siège de l’interco de procéder à cette convocation, en l’occurrence celui de Bandraboua.

L'intercommunalité du nord, pèse presque deux fois plus que celle du sud en nombre d'habitants, donc en dotation
L’intercommunalité du nord dessinée fin 2015

Ensuite, la réunion du premier conseil de communauté ne peut pas se tenir dans la mairie de Koungou mais au siège de l’interco… et donc à la mairie de Bandraboua. «A défaut, toutes les délibérations qui seraient votées en un autre lieu seraient illégales», rappellent les 3 élus.

Enfin, Assani Saindou Bamcolo laissait entendre que si les autres communes étaient absentes de son conseil, il déciderait sans elles. La réplique des 3 maires est cinglante: «Comme aucune commune ne peut disposer de plus de la moitié des sièges, la seule commune de Koungou ne peut approuver la moindre délibération à défaut de disposer de la majorité absolue des suffrages exprimés».

«Ainsi, la convocation du maire de Kougou, n’est pas nulle, elle est inexistante juridiquement», concluent-ils.

Géographie et confiance

Joints par le JDM, les maires de Bandraboua et Mtsamboro préfèrent sourire du nouvel épisode qui agite une structure dont ils ne veulent pas. Car la question des personnes est venue se greffer sur un périmètre géographique bancal. «Le maire de Koungou n’a jamais été présent aux réunions de préparation», explique Harouna Colo, le maire de Mtsamboro. «Sa seule obsession, c’est d’être président. Il a essayé avec l’Interco de Mamoudzou et Dembéni, il a compris qu’il ne pourrait pas l’être. Alors, il s’est dit que les petites communes du nord cèderaient. Mais nous, nous ne voulons pas condamner l’avenir de notre population avec lui comme président».

L'hôtel de ville de Koungou
L’hôtel de ville de Koungou

«Depuis longtemps, Acoua, Bandraboua et Mtsamboro travaillaient avec Mtsangamouji. C’est ce périmètre là qui aurait dû être choisi», rappelle Soulaimana Boura, le maire de Bandraboua. «La preuve est que notre syndicat intercommunal était un exemple et le SIDEVAM s’est longtemps appuyé sur ses matériels et son organisation. On sait travailler ensemble. On est en confiance entre nous.»

Demande de dissolution

Ces trois «petites» communes du nord préféreraient donc se passer de la grande Koungou pour rester entre elles, même si elles disposeront de moins de moyens. «Dans un mariage, il vaut mieux être moins riche mais se faire confiance», rétorque Soulaimana Boura.

«Il faut arrêter avec Koungou. Dans le centre, ils n’ont pas Koungou. Dans le sud, ils n’ont pas Koungou. Et pourtant, ça marche. Ils avancent. Et justement, nous on veut démontrer qu’on peut faire quelque chose sans Koungou», ajoute Harouna Colo.

Depuis de longs mois, Acoua, Bandraboua et Mtsamboro ont délibéré pour demander au préfet de dissoudre cet interco’ moribonde avant d’être née. Frédéric Veau leur aurait assuré que son arrêté serait publié au mois de mars. Quoi qu’il en soit, ils savent que si rien ne se passe durant deux ans, la structure est dissoute d’office. Il leur reste donc à camper sur leur position, au pire jusqu’à fin décembre de cette année, pour obtenir gain de cause.

«Petits» mais costauds, les trois maires promettent de tenir bon dans ce bras de fer. «Nous sommes prêts. Le périmètre, les statuts, la répartition de sièges… Nous pouvons démarrer l’interco’ à 3 dès que le préfet dissout l’actuelle», affirment en cœur les élus.

RR
www.lejournaldemayotte.com

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

l'actualité

+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours

Un prêt de 10 millions d’euros signé entre la commune de Koungou et l’AFD

0
Le maire de Koungou, Assani Saïndou Bamcolo, et le directeur de l’AFD (Agence française de développement) de Mayotte, Ivan Postel-Vinay, ont signé une convention de prêt d’un montant de 10 millions d’euros afin de contribuer au financement partiel du programme pluriannuel de la commune.
Koungou, reboisement, Mayotte

Reboisement : L’arbre qui cache les difficultés d’insertion à Koungou

0
Pour plagier la maxime de mai 68, c’était presque « sous les pavés, la plage », ce samedi matin à Majikavo. Alors que tous les jours, sur cette portion de route, les automobilistes craignent de recevoir jets de pierres et de cailloux, une association de la commune de Koungou avait décidé d’y planter des arbres. Peu de jeunes malgré tout parmi eux

Point sur la vidéo protection au service de la sécurité des citoyens

0
Lors de sa visite à Mayotte dimanche dernier, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer s’était notamment étonné du peu de communes de l’île équipées avec un système de vidéo protection, alors que l’État attribue des subventions et des aides pour l’installation de ce type de dispositif, a fortiori sur notre territoire. Face à la situation actuelle dans le 101e département français, Gérald Darmanin avait alors envoyé la balle dans le camp des élus locaux.
Violence, Mayotte, Koungou

Les enseignants du lycée de Dzoumogné solidaires de leur collègue violemment agressé à Koungou

0
Ils parlent de "tentative de meurtre" et expliquent ne pas avoir reconnu leur collègue victime de coups de fer à béton après avoir été extirpé de force de son véhicule
Education nationale, Mayotte

Attaqué et confiné, le personnel du collège de Koungou majoritairement en droit de retrait...

0
Pendant 20 minutes, l’établissement a été la cible de jets de pierre, mais aussi de fers à béton ce mercredi. Dans une violence que deux témoignages d’enseignants pourtant rodés à Mayotte, décrivent comme une volonté mortifère

Recent Comments