29.8 C
Mamoudzou
jeudi 28 mars 2024
AccueilEconomieNous produisons moins de 1% de la viande de poulet que nous...

Nous produisons moins de 1% de la viande de poulet que nous mangeons

Petit élevage dans l'est de l'île
Petit élevage dans l’est de l’île

A Mayotte, nous produisons 100 tonnes de viande de poulet par an. Problème : nous en importons 12.000 tonnes ! De quoi faire dire aux statisticiens de la DAAF qui publient une étude sur la question que le «marché du poulet de chair est très déséquilibré». Une évidence.

Une quinzaine d’aviculteurs professionnels sont déjà installés et de nouveaux candidats sont issus des formations organisées par le centre de formation agricole (CFPPA). Mais le potentiel de production est clairement sous-exploité. La DAAF note que les 53.671 poussins importés en 2014 ne représentent même pas la moitié de ce que les installations des exploitations agricoles pourraient produire.

Difficile de blâmer les producteurs pour autant car les difficultés s’amoncellent au-dessus de leur tête à tel point que leurs charges de production représentent 2 fois celles des poulets «label» produits en métropole.

Des initiatives pour limiter les coûts

L’amortissement des bâtiments en dur représente 3 fois l’équivalent hexagonal (en moyenne 45€/m2/année d’amortissement), de même que le prix des poussins: ils coûtent 1,5€ chez nous contre 0,45€ en métropole et 0,70€ à La Réunion.
Heureusement, face aux aléas de l’aérien, le secteur a mis en place un couvoir, en mars dernier, qui fonctionne avec des œufs fécondés importés. Le prix de vente aux associés du couvoir est maintenant proposé à 1.05 €.

pouletsAutre initiative qui a changé la vie du secteur, la création d’une usine d’aliment. Elle aussi a permis de sécuriser les approvisionnements des élevages et de créer de la valeur ajoutée et des emplois. Les prix de vente des aliments produits localement ont baissé depuis 2013 pour atteindre un niveau proche de celui de la Réunion (environ 470 à 500 €/t), grâce au mécanisme des aides.

Des cages sur pilotis

Et chacun tente de trouver le moyen de produire en limitant les coûts comme les très petits éleveurs, qui se sont dotés de cages de 20 à 30 m2 sur pilotis, à un prix dérisoire et qui, en plus, présentent l’avantage de fertiliser le sol en même temps !

Même si la taille des exploitations conditionne les coûts, au final, le prix de revient (personnel compris) d’un kilo de poulet vif à Mayotte est de 3,51€ à 4,43 €, contre 2,87 € en poulet label ou 0,96€ pour du poulet standard en métropole.

Le besoin d’un abattoir

Du côté de la production, beaucoup reste à faire, pour la transformation aussi : elle est «beaucoup trop limitée», juge la DAAF. «L’atelier relais de Coconi, porté par l’AFICAM rattaché au Lycée Agricole, est le seul abattoir présent à Mayotte. 21 tonnes ont été abattues en 2015, soit 20% des 100 tonnes estimées produites dans l’île». Le reste est abattu à la ferme ou chez le client.

En clair, «un abattoir de capacité suffisante est requis», explique la DAAF, même si, à court terme l’atelier de Coconi pourrait augmenter sa production. La DAAF croit que cette simple mesure pourrait se répercuter sur tout le secteur, avec une productivité plus grande et des coûts qui baisseraient…

Cette «simple optimisation» de la chaîne de production pourrait faire baisser le coût sortie abattoir d’un poulet de 2,45€… sans les aides européennes !
Autant dire, que le secteur attend une vision et un développement industriel qui viendrait s’ajouter au travail des petits producteurs.

RR
www.jdm2021.alter6.com

*DAAF: Direction de l’alimentation, l’agriculture et de la forêt

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

l'actualité

+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
DAAF, Mayotte, agriculture, environnement

La DAAF de Mayotte lance trois appels à projets

0
La Direction de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt (DAAF) de Mayotte lance trois appels à projets pour faire émerger, reconnaître et animer des groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE)
Agriculteurs, Mayotte

Cri d’alerte des agriculteurs : « Nous ne pouvons pas laisser nos animaux mourir »

0
Comme une forme d’adhésion au mouvement social en cours, trois agriculteurs signent sous l’appellation « Les forces vives agricoles de Mayotte » un communiqué de détresse en demandant une chose : que les barragistes les laissent passer, c’est une question de vie ou de mort de leur exploitation, expliquent-ils. Une illustration de l’impact du mouvement actuel

L’Agriculture aussi veut sa place dans le projet loi Mayotte

0
Pour ce 3ème jour et ultime volet de sa visite officielle, la présidente de l’Assemblée nationale s’est rendue dans le sud de l’île, direction la commune de Bandrélé afin d’échanger avec les professionnels locaux du secteur agricole, notamment au regard des enjeux et difficultés rencontrés aussi, face aux aspirations de développement de leur filière.

Le Plan régional d’agriculture durable 2023-2029 est disponible

0
Ce document stratégique est un outils essentiel pour tous les acteurs du monde agricole mahorais. En effet il définit des actions issues de réflexions depuis 2019-2020. Son ambition est ainsi de « Faire du...
Charbonnière, Mayotte, DAAF

Destruction d’une charbonnière illégale à Acoua

0
Pour lutter contre la déforestation alors que l'action de nos arbres sur la pluviométrie n'est plus à prouver, la Direction Départementale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF)  a procédé ce mercredi avec...

Recent Comments