Les faits remontent au 27 septembre dernier, peu avant 14 heures. Un policier surveille les écrans de la vidéo-surveillance du commissariat de Mamoudzou quand il voit deux détenus affectés à la même cellule se déshabiller. Il prévient immédiatement son collègue qui intervient pour séparer les deux hommes. « Au niveau du commissariat, le boulot a été fait correctement et le parquet a été avisé en temps et en heure » signale une source interne au commissariat.
« Ils étaient dans la même geôle car il y avait du monde ce jour-là, témoigne un autre fonctionnaire. Le collègue a mis fin à l’acte, et il n’y a pas eu de pénétration, ni de contrainte. On a auditionné les deux protagonistes juste après. » L’un est un détenu de Majicavo extrait pour être interrogé, l’autre, un jeune qui venait d’être interpellé. Tous deux étant sexuellement majeurs.
« Un non événement »
Une version corroborée par le procureur Camille Miansoni qui évoque « un non événement ».
« On a été informés. C’est vrai qu’il s’est passé un fait de nature sexuelle dans la cellule de garde à vue. On a eu des interrogations sur le consentement. Avec les images de vidéo-surveillance, il a été facile de constater que l’acte, qui n’est qu’une tentative, n’était pas imposé. Leur comportement n’évoque pas un acte sous la contrainte, la surprise, la menace ou la violence. Pour nous il n’y a pas d’événement, c’est particulier, mais il n’y a rien qui justifierait des poursuites. Même pas pour exhibition sexuelle puisque rien ne laisse penser qu’ils se savaient filmés. J’ai été surpris qu’on m’évoque ce fait, surtout que ça date d’il y a deux semaines. »
Lors de son audition, le « passif » a bien laissé entendre qu’il n’était pas consentant, mais selon le procureur, la vidéo contredit cette version, et aucune plainte n’a été déposée.
Au commissariat, on dénonce carrément « une rumeur à la con », « montée en épingle je ne sais par qui » grommelle un policier.
Y.D.